L’insoumis du chant de guerre
(sur l’air du déserteur de Vian)
Monsieur le Président
Ce chant viendra peut-être
Frapper à vos fenêtres
Sur l’air de Boris Vian.
Qui vous a conseillé
De faire en deux mille seize
Chanter la Marseillaise
A tous nos écoliers ?
Monsieur le Président
Ces mots de sang impur
Viennent troubler l’azur
De l’esprit des enfants.
Ne soyez pas fâché
Il faut que je vous dise
Ces mots sont des bêtises
Qui tuent l’humanité.
Monsieur le Président
Comment vous satisfaire
D’avoir un chant de guerre
Pour faire rêver les gens.
Nous sommes prisonniers
Des mots de la terreur
La partie sans honneur
De l’Histoire oubliée.
Égorger dans nos bras
Nos fils et nos compagnes
Dans toutes les campagnes
Où avez-vous vu ça ?
La France a deux mille ans
Est née ne vous déplaise
Avant la Marseillaise
Et son goût pour le sang.
Monsieur le Président
Sur les chemins de France
Vivant de providence
J’irai crier aux gens :
Refusez de chanter
D’abreuver l’imposture
Aucun sang n’est impur
Rejetez cette idée.
Si toute l’humanité
Avait comme chant le vôtre
Mais qui serait l’apôtre
De la fraternité?
Vous pouvez m’arrêter
Et briser ma guitare
Sans arme je déclare
Que je résisterai
Pierre Ménager
(c) 2016
« Un hymne, c’est une fenêtre ouverte vers un idéal commun qui nous élève… » Est-ce bien cela qui abreuve nos sillons ?