Oui au Costa Rica c’est la police qui gonfle les ballons et grime les enfants le jour de la fête Nationale. Le 15 septembre, aucun défilé militaire… pas de chars d’assaut, d’avions de combat, de camions kakis, pendant des heures….
Les gens de ce pays ont choisi les paroles de leur hymne en 1903 au terme d’un concours. Les mots font référence à des valeurs communes. Pour les Costariciens, l’important c’est l’éducation, la vie ensemble, la culture de la paix, la fraternité sans jamais dire le mot. Des paroles très éloignées d’un chant de guerre comme le nôtre qui lui, invite le peuple à se lever contre « des féroces soldats » (imaginaires…) qui « viendraient égorger nos fils et nos compagnes »…
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Lettre ouverte à Monsieur François Hollande, Président de la république : « le sang de la Marseillaise »
(Envoyée par lettre)
Monsieur le Président,
Vous avez le projet de retirer le mot « race » de l’article premier de notre constitution de 1789.
Dans cette perspective notre parlement a banni ce terme de notre législation le 16 mai 2013.
Je souhaite par cette lettre attirer vivement votre attention sur la contradiction entre ce projet et le sens prêté au refrain de notre hymne : les hommes ont le sang pur ou impur selon qu’ils sont désignés ou non, « ennemis de la liberté ».
Ainsi l’expression qu’un sang impur abreuve nos sillons conforte un fantasme destructeur : il suggère l’existence d’hommes au sang différent dans notre même famille humaine parce qu’opposés par leurs idées.
L’allégorie du sang impur ouvre la porte à toutes les dérives : pourquoi pas aussi en raison de notre taille, de la couleur de nos yeux ou celle de notre peau, de notre chevelure, de notre lignage, de nos croyances…
A chanter la Marseillaise depuis notre enfance, sommes-nous devenus autistes, indifférents au sens de ces mots terribles qui suggèrent de transformer l’adversaire ou l’ennemi, en engrais, en fumure liquide.
Même en les plaçant dans leur contexte historique de déclaration de guerre, ces paroles apparaissent infiniment plus dangereuses que l’utilisation du mot race désignant les différences physiques de notre même humanité.
Dans cet élan historique Monsieur le Président, accepteriez-vous de joindre à votre idée généreuse une modification des paroles de notre hymne ?
Pierre Ménager répond à l’historien Bernard Richard sur « le sang impur de la Marseillaise »
Dans son livre « Les emblèmes de la république » (page 217) l’historien Bernard Richard écrit : « la Marseillaise n’attaque pas les étrangers mais les seuls ennemis de la liberté, que ceux-ci soient des Français ou des étrangers ».
Voici une tournure de style brillante en apparence mais qui justifie de tous les crimes révolutionnaires. Robespierre disait exactement la même chose. Maintenant allez consulter sur internet la liste nominative des guillotinés sous la terreur révolutionnaire, vous découvrirez parfois le motif futile de leur mise à mort… ainsi ces carmélites de Compiègne, au motif qu’elles persistaient à célébrer la messe secrètement, furent guillotinées sur l’actuelle place de la nation à Paris le 17 juillet 1794 vers 19 heures ; ou près de Lille, ces deux jeunes sœurs de 17 et 20 ans qui jouaient du clavecin fenêtre ouverte par une belle journée ensoleillée et qui furent décrétées immédiatement d’arrestation puis guillotinées deux jours plus tard (on ne fait pas de la musique quand les Français viennent de perdre une bataille à coté d’ici leur a-t-il été signifié). Les enfants Vendéens ont payé un lourd tribu à la répression : étaient-ils « des ennemis de la Liberté » ? Pourtant la Marseillaise était le chant de leurs tortionnaires.
Non, « le sang impur » de la Marseillaise ne désignait pas dans son contexte originel « les seuls ennemis de la liberté » mais les émigrés français et les soldats de la coalition étrangère à qui la France avait déclarée la guerre le 20 avril 1792 : ce n’est pas la même chose !
(lire l’onglet « Histoire » de ce site)
Voici maintenant le mail (tel qu’il nous est parvenu) de l’historien Bernard Richard envoyé à ce blog (le 10 juin 2014), suivi de la réponse de Pierre Ménager.
Réponse à Edgar Morin sur « l’universelle Marseillaise »
Edgar Morin, sociologue, philosophe, directeur de recherche émérite au CNRS, etc… a fait paraître un article dans le Journal « le Monde » du 18 & 19 mai 2014 (p.16) réagissant ainsi aux propos tenus le 13 mai 2014 par l’acteur Lambert Wilson sur RTL : « Je suis extrêmement énervé que personne ne dise qu’il est temps de changer les paroles de la Marseillaise qui sont d’un autre temps. Ces paroles sont épouvantables, sanguinaires, d’un autre temps, racistes et xénophobes même si la musique est fantastique »…(sic).
Cette réaction de Lambert Wilson faisait écho à une agitation médiatique récente car Christiane Taubira, Ministre de la Justice, n’avait pas chanté la Marseillaise lors d’une commémoration relative à l’esclavage quelques jours plus tôt à Paris. Un orchestre jouait à coté d’elle, et une cantatrice interprétait l’hymne. Dans un tel contexte Madame Taubira est restée recueillie, en situation « d’écoute » dit-elle. Sincère ou non, cette position peut s’entendre. Dans cette France éternellement divisée, tous les prétextes sont bons pour déclencher « la curée ».
Voici le corps de L’article d’Edgar Morin intitulé « l’universelle Marseillaise » suivi de ma réponse envoyée sans illusion au journal « le Monde » :
Lettre aux archives De Dietrich
J’ouvre ce courrier aux personnes intéressées car il soulève l’histoire de la création de notre hymne, d’une part pour la musique, et d’autre part pour les paroles (voir l’onglet « HISTOIRE » de ce site). Il pose deux questions aux archives dont une conditionne toute l’origine de la création de la Marseillaise : la lettre de Sybille-Louise Ochs de Dietrich, épouse du premier maire de Strasbourg, à son frère à Bâle, fin avril 1792. Cette lettre mentionne aussi les dernières recherches sur le véritable lieu de la création de la Marseillaise à Strasbourg par l’historien Alsacien Claude Betzinger qui bouscule un peu plus les fondements du mythe Lamartinien.
Insultes aux ancêtres
Un internaute me reprochait d’offenser nos ancêtres en modifiant les paroles écrites par Rouget de Lisle. Il m’en faisait la remarque en termes assez vifs et crus.
Ajuster les mots à nos valeurs
Après un échange un peu rugueux, Un internaute revient vers moi et s’interroge finalement quant à la nécessité d’adapter les mots aux valeurs portées par notre démocratie.
Je lui réponds :
Respect du texte original
Un internaute m’interrogeait il y a quelques années sur le respect du texte original.
C’était le Maire de la ville natale de Rouget de Lisle ! Président de l’association des maires de France. Voici ma réponse :