Pourtant ce changement serait simple, possible et ne coûterait rien.
Ce petit geste ferait faire aux héritiers du siècle des lumières un grand pas vers l’humanité … et aiderait tous ces adolescents perdus qui vont rejoindre la barbarie (Daesh)…
Mais voilà, maintenant tous les partis : de gauche, du centre, de droite, du dessus, du dessous… se mettent à chanter ces mots abominables sans réaliser leur sens et ce depuis que des assassins (ne dites jamais terroristes) ont tué des hommes, des femmes et des enfants… des êtres sans défense , tous différents, mais tous enfants de la France.
Le 27 novembre 2015, François Hollande, depuis la cour des Invalides dans un remarquable discours profond et humaniste en hommage aux victimes des crimes de Paris, a mentionné l’importance de la Fraternité. Il a ajouté : (…) « ces rassemblements spontanés, ces foules qui chantent la Marseillaise; tout cela n’a rien à voir avec je ne sais quel instinct de revanche ».
Puis les premier et sixième couplets de la Marseillaise furent entonnés…
Le premier est le contraire de l’idée universelle de la Fraternité
Et le sixième couplet lui a répondu en écho : « Amour sacré de la patrie, Conduis, soutiens nos bras vengeurs » en un parfait paradoxe… Enfin est arrivé le refrain au sang impur…
Mais là, trop c’est trop.
Les mots ont-ils du sens ?
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Archives par étiquette : Terreur
Charlie-Hebdo : pour que vive le soleil de la Liberté et de la Fraternité
Antonio M. m’adresse de Madrid toute sa solidarité devant l’assassinat des dessinateurs du journal satirique « Charlie-Hebdo ».
Voici un Mail particulièrement touchant quand on connaît sa terrible histoire. Ses parents, très opposés à Franco sans être pour autant communistes, à la fin de la guerre civile ont traversé les Pyrénées et sont venus à pieds jusqu’à Paris. Mais là, sans maîtrise de la langue, le travail est difficile et disputé. Il faut survivre… Invitée par un oncle, la famille part et s’installe à Cuba, pays présenté alors comme un nouvel éden. Mais la révolution cubaine éclate, Fidèle Castro prend le pouvoir et ne le lâchera plus. Rapidement, l’oncle et les parents d’Antonio qui avaient créé une petite entreprise, deviennent suspects et progressivement persécutés comme des dizaines de milliers de cubains. Au comble du désespoir, ils vont réussir à mettre Antonio qui n’a pas 13 ans dans un avion pour Madrid : « sauve-toi ». Ce jeune garçon se retrouve un soir seul dans l’aéroport Espagnol à errer, puis dans la ville elle-même. Au bout de trois jours c’est un curé qui le repère, lui viendra en aide…
Lettre ouverte à Monsieur François Hollande, Président de la république : « le sang de la Marseillaise »
(Envoyée par lettre)
Monsieur le Président,
Vous avez le projet de retirer le mot « race » de l’article premier de notre constitution de 1789.
Dans cette perspective notre parlement a banni ce terme de notre législation le 16 mai 2013.
Je souhaite par cette lettre attirer vivement votre attention sur la contradiction entre ce projet et le sens prêté au refrain de notre hymne : les hommes ont le sang pur ou impur selon qu’ils sont désignés ou non, « ennemis de la liberté ».
Ainsi l’expression qu’un sang impur abreuve nos sillons conforte un fantasme destructeur : il suggère l’existence d’hommes au sang différent dans notre même famille humaine parce qu’opposés par leurs idées.
L’allégorie du sang impur ouvre la porte à toutes les dérives : pourquoi pas aussi en raison de notre taille, de la couleur de nos yeux ou celle de notre peau, de notre chevelure, de notre lignage, de nos croyances…
A chanter la Marseillaise depuis notre enfance, sommes-nous devenus autistes, indifférents au sens de ces mots terribles qui suggèrent de transformer l’adversaire ou l’ennemi, en engrais, en fumure liquide.
Même en les plaçant dans leur contexte historique de déclaration de guerre, ces paroles apparaissent infiniment plus dangereuses que l’utilisation du mot race désignant les différences physiques de notre même humanité.
Dans cet élan historique Monsieur le Président, accepteriez-vous de joindre à votre idée généreuse une modification des paroles de notre hymne ?
Pierre Ménager répond à l’historien Bernard Richard sur « le sang impur de la Marseillaise »
Dans son livre « Les emblèmes de la république » (page 217) l’historien Bernard Richard écrit : « la Marseillaise n’attaque pas les étrangers mais les seuls ennemis de la liberté, que ceux-ci soient des Français ou des étrangers ».
Voici une tournure de style brillante en apparence mais qui justifie de tous les crimes révolutionnaires. Robespierre disait exactement la même chose. Maintenant allez consulter sur internet la liste nominative des guillotinés sous la terreur révolutionnaire, vous découvrirez parfois le motif futile de leur mise à mort… ainsi ces carmélites de Compiègne, au motif qu’elles persistaient à célébrer la messe secrètement, furent guillotinées sur l’actuelle place de la nation à Paris le 17 juillet 1794 vers 19 heures ; ou près de Lille, ces deux jeunes sœurs de 17 et 20 ans qui jouaient du clavecin fenêtre ouverte par une belle journée ensoleillée et qui furent décrétées immédiatement d’arrestation puis guillotinées deux jours plus tard (on ne fait pas de la musique quand les Français viennent de perdre une bataille à coté d’ici leur a-t-il été signifié). Les enfants Vendéens ont payé un lourd tribu à la répression : étaient-ils « des ennemis de la Liberté » ? Pourtant la Marseillaise était le chant de leurs tortionnaires.
Non, « le sang impur » de la Marseillaise ne désignait pas dans son contexte originel « les seuls ennemis de la liberté » mais les émigrés français et les soldats de la coalition étrangère à qui la France avait déclarée la guerre le 20 avril 1792 : ce n’est pas la même chose !
(lire l’onglet « Histoire » de ce site)
Voici maintenant le mail (tel qu’il nous est parvenu) de l’historien Bernard Richard envoyé à ce blog (le 10 juin 2014), suivi de la réponse de Pierre Ménager.